vendredi 1 mai 2015

AVIS #7 ~ L'âge des miracles de Karen T. Walker

Holà mes petits chats ! Je vous retrouve aujourd'hui pour un tout nouvel article, cette fois consacré à un livre apocalyptique: l'Âge des miracles de Karen T. Walker que je viens tout juste de terminer. En avant ! 

  


Titre : L'âge des miracles
Auteur : Karen T. Walker
Éditeur : Presses de la Cité
Langue d'écriture : Français (traduit)
Nombre de pages : 329
Moyenne Livraddict : 14,9













La couverture :

Je trouve cette couverture plutôt jolie, sans pour autant être magnifique. Elle nous offre un paysage où le ciel étoilé prend une place déterminante, orné d'une aurore boréale. En dessous de cette immensité, un quartier résidentiel tout à fait banal. Un bon aperçu de ce qui vous attend lorsque vous ouvrirez ce roman. 
Si vous souhaitez vous procurer ce livre dans sa version papier, je vous invite à le faire par l'intermédiaire des éditions 10/18 qui ont fait un travail très soigné sur leur version de ce roman. 





Pourquoi j'ai lu ce livre? 


Tout comme le premier tome de la saga Feed de Mira Grant (que j'ai lu il y a peu) j'ai découvert ce roman par l'intermédiaire de Justine de la Chaîne FairyNeverland qui proposait alors, dans une de ses vidéos, ses lectures apocalyptiques d'Avril. Je me suis donc lancée dans cette lecture-ci sans trop d'a priori puisque je ne connaissais ni l'auteur ni ce livre-ci. 

 Mais alors, le pitch c'est quoi?  

  
"Et si nos journées commençaient à s'allonger, d'abord de quelques minutes, puis de plusieurs heures, jusqu'à ce que le jour devienne la nuit et la nuit le jour ?

Une journée d'octobre apparemment comme les autres, l'humanité découvre avec stupeur que la rotation de la Terre a ralenti. Les jours atteignent progressivement 26, 28 puis 30 heures. Tandis que certains voient dans ce changement inexpliqué un signe que la fin est proche et cèdent à la panique, d'autres, au contraire, s'accrochent coûte que coûte à leur routine, comme pour nier l'évidence.
Bientôt, la gravité est modifiée et certaines personnes sont touchées par un syndrome provoquant des malaises à répétition, les oiseaux sont désorientés et s'écrasent, les marées se dérèglent et les baleines s'échouent...
En Californie, Julia est le témoin de ce bouleversement, et de ses conséquences sur la communauté, sa famille, et elle-même. Adolescente à fleur de peau, elle entre dans l'âge ou son corps, son rapport aux autres et sa vision du monde changent : l'âge des miracles.
"
 

Ce que j'en pense : 


Il me faut vous dire que j'ai adoré ma lecture de bout en bout. Et pourtant, rien n'était mis en place correctement pour que celle-ci soit réussie. Mes révisions me prenant les 3/4 de ma journée, j'ai lu ce livre à pas de fourmi. Pour preuve, j'ai mis quelques 7 jours à venir à bout de ces 330 pages (oui oui..) 

Néanmoins, cette lecture a été patiente avec moi et m'a permis de passer un très bon moment

L'écriture de cet ouvrage est très abordable. Aucun soucis d'accessibilité pour cette lecture. Et quelle écriture! Malgré les transformations potentielles opérées par la traduction, on perçoit la plume magnifique de l'auteur

Du côté de l'intrigue, celle-ci est très bien menée. Le thème apocalyptique (que j'étais principalement venue chercher en entamant ce livre) est très très intéressant et le reste jusqu'au bout. Ici, le monde subit le ralentissement de la Terre, ce qui crée des perturbations horaires, solaires et de température très importantes. La vie de tous en est évidemment chamboulée. Tout est très bien décrit; on suit le quotidien d'une ville et plus particulièrement d'une famille lambda qui essaie de s'adapter à tous ces changements et par dessus tout de survivre.

Pour moi, les personnages sont l'aspect le plus positif de ce roman. Julia, le personnage-narrateur de cette histoire, nous raconte, du haut de ses 11 ans, son quotidien face à l'apocalypse qui traverse le monde. Utiliser une narratrice si jeune est, je pense, un réel défi lorsque l'on s'attaque à un thème tel que la fin du monde. Loin des cours de récré, des premières amourettes ou du dernier jean à la mode, ici l'auteure confie à une élève de 6ème, une "fin du monde" à raconter. C'est osé, original et très plaisant au final
Et quelle jeune fille! J'ai adoré cette jeune collégienne pas franchement à l'aise dans ses baskets de pré-ado. Introvertie, timide et pas en phase avec les jeunes filles de son âge, elle m'a rappelé ma propre expérience il y a quelques années. Je me suis donc attachée très vite à son personnage et j'ai d'autant plus savouré ses petits bonheurs. 

A vrai dire, dans ce roman, tous les personnages m'ont plu (ce qui est très rare) Aussi bizarre que cela puisse paraître, je pense que l'aspect le plus agréable de cette histoire est la banalité de chacun. En effet, autour de Julia, on suit une famille et un ville de Californie comme il en existe des centaines : Julia est fille unique et vit avec ses deux parents dans un quartier résidentiel comme on en trouve partout. Elle n'est ni magnifique, ni super intelligente. Ses parents ne sont pas parfaits, ses voisins ou ses amis non plus. Du coup, on découvre une ville tout ce qu'il y a de plus réaliste. On peut très facilement s'imaginer vivre à leur coté et, ainsi, s'attacher à eux. 

Beaucoup de thèmes de l'adolescence et de la vie en général sont évoqués ici. La maladie, l'adultère, l'isolement d'une minorité face à un groupe convaincu de détenir la vérité, l'adolescence et tous ses tracas... Au travers du regard d'une jeune fille de 11 ans, ses détails pourraient paraître exploités avec trop peu de maturité. Néanmoins, il n'en est rien. 

Ce dernier point est, paradoxalement, un des seuls reproches que je pourrais faire à ce roman. Malgré un fort empreint de réalisme, certains actes et comportements, notamment des camarades de Julia, m'ont semblé trop peu crédibles. On nous décrit Julia comme une jeune fille à part qui ne voit pas les choses avec la même "maturité" que ses camarades. Pour insister sur ce point, l'auteure nous décrit les autres adolescents comme très (trop) matures à mon goût. Boire des bières dans un jacuzzi pendant que ses parents sont partis, organiser des soirées dignes d'adolescents beaucoup plus vieux.. Ces éléments m'ont censé détonner avec le réel. Les adolescents sont, certes, matures de plus en plus tôt mais.. ne nous emballons pas non plus ;)
Alors, évidemment, face à ça, notre Julia tout timide, ne se sent pas à sa place. Mais pour le coup, on la comprend tout à fait ! Sincèrement, à 11 ans, je ne suis pas sûre qu'un enfant s'y sentirait réellement.

La fin est très ouverte dans cette histoire.. Peut être trop d'ailleurs. Néanmoins, en y réfléchissant, je ne vois pas quelle autre fin aurait pu être apportée ici..

En bref, une lecture tout ce qu'il y a de plus plaisante. Une plume magnifique, des personnages très attachants et des thèmes intéressants perçus par une jeune fille de 11 ans qui nous donne sa propre vision de ce qu'est "l'âge des miracles" 
On en redemanderait ! 

J'attends avec impatience un prochain roman de cette auteure très talentueuse.

Je conseille ce livre à.. 

tout le monde! Absolument tout le monde. Que vous aimiez ou non les livres sous fond d'apocalypse. 
Je vous invite très chaudement à découvrir ce livre qui est une pure merveille.

 Quelques citations pour terminer.. 


"Dans la vie, on n'a qu'un seule obligation : mourir, répondit Mme Pinsky, citant l'une de ses maximes préférées. Tout le reste relève du choix."

"J'aurais dû savoir, déjà, que ce ne sont pas les désastres qu'on anticipe qui finissent par advenir... mais ceux auxquels on ne s'attend jamais."

"Je suis toujours ébahie par l'étendue de notre ignorance.
Nous avions des fusées, des satellites et les nanotechnologies. Des bras et des mains robotisés, des engins qui arpentaient la surface de Mars. Nos véhicules aériens non pilotés, contrôlés à distance, pouvaient repérer des voix humaines à trois kilomètres. Nous savions recréer de la peau synthétique, cloner des brebis. Le cœur d'un mort pouvait pomper le sang d'un étranger. Nous accomplissions toutes sortes de miracles (...) Et malgré tout, nous n'avons jamais déterminé l'origine du ralentissement. La source de notre souffrance est restée, à tout jamais, mystérieuse."

"Quelque part dans cette poussière sombre, se trouvait ma pépite d'or, Seth"

"C'était le collège, l'âge des miracles, celui où les élèves prennent près de dix centimètres durant l'été, où les poitrines s'épanouissent d'un coup, où les voix plongent et s'envolent. Nos premières imperfections apparaissaient, mais on les corrigeait. Une mauvaise vue disparaissait grâce à la magie des lentilles de contact. Des dents de travers étaient réalignées grâce à un appareil. Une peau boutonneuse se voyait purifiée par l'application de produits chimiques. Certaines filles devenaient belles. Certains garçons devenaient grands. Quant à moi, je continuais à ressembler à une gamine."


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